Irène d’Athènes

Irène d’Athènes était l’épouse de l’empereur byzantin Léon IV et la mère de Constantin VI, tous deux de forts iconoclastes. Elle a régné conjointement avec son fils, Constantin, après la mort de son mari Leo. Irène était une forte iconodule. Elle organisa la convocation du Deuxième Concile de Nicée en 787 qui rétablit la pratique de la vénération des icônes. En 802, Irène est déposée et exilée à Prinkipo (aujourd’hui Büyükada) puis à Lesbos, où elle meurt le 9 août 803.

Vie

Irène est née à Athènes vers l’an 752. Ses antécédents familiaux ne sont pas connus. On pense qu’elle est née d’une famille noble grecque. Elle était apparemment une fille belle mais orpheline qui, à l’âge de dix-sept ans, a été amenée à Constantinople par l’empereur Constantin V pour se marier avec son fils Léon en novembre 769. Elle donne naissance à un fils, Constantin, le 14 janvier 771. Leo, cependant, était un iconoclaste inébranlable qui, selon la tradition, a découvert qu’Irène possédait des icônes et qu’elle ne partagerait plus son lit conjugal.

À la mort de Constantin V en 775, Léon, le mari d’Irène, monte sur le trône sous le nom de Léon IV. Étant en mauvaise santé, Léon mourut après seulement cinq ans d’empereur, le 8 septembre 780. À la mort de Léon, son fils devint empereur sous le nom de Constantin VI, mais comme il n’avait que dix ans, sa mère Irène fut installée avec lui comme co-empereur, et elle renversa immédiatement la politique iconoclaste de son mari.

N’ayant pas de formation dynastique, Irène est continuellement confrontée aux forces de l’opposition, dont certaines utilisent les demi-frères de Léon comme figures de proue. Pour écarter la menace des demi-frères, elle les fit ordonner prêtres, car le clergé ne pouvait pas gouverner. Puis, elle leur fit administrer la communion à la Divine Liturgie de la Fête de la Nativité de notre-Seigneur pour démontrer qu’ils avaient rejeté la politique. Cherchant des relations plus étroites avec les Carolingiens, Irène négocie un mariage entre son fils et Rotrude, qui était une fille de Charlemagne par sa troisième épouse Hildegarde. Cependant, Irène rompt les fiançailles en 788, à cause des objections de son fils. Puis, grâce à l’utilisation d’un spectacle de mariée, Irène a choisi Maria d’Amnia comme épouse de Constantin. Le couple s’est marié en novembre 788. De ce mariage, ils ont eu deux filles, Euphrosyne et Irène. Constantin, cependant, n’aimait pas Maria et l’a forcée à devenir religieuse. Entre-temps, après avoir pris Théodote, la dame d’honneur d’Irène, comme maîtresse, Constantin a arrangé que Théodote soit couronnée augusta, titre que Maria n’a pas accordé, puis l’a épousée. Irène avait adopté une attitude désinvolte avec la gestion de son mariage par Constantin. Le mariage, cependant, était très impopulaire auprès de l’Église, car sa légalité était sérieusement remise en question.

À mesure que Constantin mûrissait, il s’impliqua dans des complots pour arracher le contrôle d’Irène. Pour prévenir les menaces de déloyauté et renforcer sa position dans ces querelles, Irène exigea que les serments de fidélité ne soient prêtés qu’en son nom. En 790, le mécontentement a enflé pour ouvrir la résistance lorsque des soldats du thème des Arméniens ont proclamé Constantin le seul souverain. En 792, la querelle entre Irène et son fils s’était refroidie et le titre d’impératrice d’Irène était confirmé. Les factions rivales continuèrent leurs intrigues et, en 797, Constantin trouva nécessaire de fuir le palais. Capturé par des forces amies d’Irène, Constantin est ramené à Constantinople au Palais pourpre, Porphyre, où il est né, et y est aveuglé à la mi-août 797, apparemment avec la prescience de sa mère, Irène. Il avait 26 ans.

Régnant seule, Irène régna de 797 à 802, se faisant appeler basileus (βασιλεύς),  » empereur », plutôt que basilissa (βασίλισσα),  » impératrice. »Elle a montré peu d’intérêt pour la finance ou la diplomatie, mais a fait sa marque dans le monde chrétien orthodoxe en rejetant l’iconoclasme. Elle a parrainé de nombreuses initiatives philanthropiques, remettant des impôts et annulant les paiements des veuves de soldats, qui étaient requis au lieu du service militaire des soldats décédés. Les rivalités devant les tribunaux se sont également intensifiées. Les événements se sont produits lorsque des émissaires de Charlemagne et du pape Léon sont arrivés à Constantinople avec une demande en mariage entre Irène et Charlemagne. Ainsi les deux moitiés de l’empire romain seraient unies. À cette époque, le 31 octobre 802, les nobles de l’empire, préoccupés par son incompétence financière, agirent et choisirent Niképhoros, le ministre des finances d’Irène, comme empereur. Niképhore a ensuite été couronné par le patriarche Tarase dans la cathédrale Sainte-Sophie.

Irène a accédé au changement des événements et n’a demandé qu’à continuer à vivre en privé dans son palais. Cependant, après avoir révélé l’emplacement des trésors impériaux qu’elle détenait, Niképhoros la bannit sur l’île de Lesbos, où elle se soutenait en tournant. Elle est décédée le 9 août 803.

Héritage

La place d’Irène dans l’Église chrétienne orthodoxe est celle d’un ardent défenseur de la vénération des images. Cela est arrivé à un moment critique de l’histoire, lorsque l’empire d’Orient était contrôlé par des iconoclastes. Avec l’élection de Tarase comme patriarche de Constantinople le 25 décembre 784, elle a pu convoquer le Septième Concile œcuménique. Initialement convoqué à Constantinople le 1er août 786, le concile est déplacé à Nicée en mai 787 en raison de l’opposition à Constantinople de soldats fidèles aux iconoclastes qui forcent la dissolution des sessions de 786. Tirant les leçons de l’expérience de Constantinople, Irène arrangea que le concile de 787 serait loin de la capitale, Nicée, qui fut d’ailleurs le site du concile de Constantin le Grand de 325. Ce concile, contrairement au concile des brigands de 754 à Hieria, était suivi par les patriarches ou leurs représentants. Le concile affirma le principe de vénération des icônes et déclara l’iconoclasme comme une hérésie. Théodore le Studite a écrit une lettre de louange à Irène en raison de son travail de soutien aux icônes. Cette lettre est devenue le début de l’idée fausse selon laquelle Irène est considérée comme une sainte dans l’Église orthodoxe orientale. Bien que cette affirmation ne soit pas soutenue par le Menaion, les « Vies des Saints » de Nikodémos l’Hagiorite, ou tout autre livre connexe de l’Église orthodoxe, certaines sources occidentales citent encore Irène comme une sainte de l’Église orthodoxe, sur la base des écrits des Bollandistes.

Après la déposition d’Irène, les forces de l’iconoclasme sont revenues au pouvoir, pour finalement être vaincues sous un autre puissant chef iconodule, l’impératrice Théodora.

  1. Theodori Studitae Epistulae, par Théodore, Georgios Fatouros. Publié par Walter de Gruyter, 1991 ISBN 3110088088, 9783110088083
  2. Vita Irenes, ‘La vie de l’impératrice Sainte Irène’, éd. F. Halkin, Analecta Bollandiana, 106 (1988) 5-27; voir aussi W.T. Treadgold, « La Vie de Sainte inédite de l’impératrice Irène », Byzantinische Forschungen, 7 (1982) 237-51.
Boîte de succession:
Irène d’Athènes
Précédé par:
Constantin VI
Impératrice byzantine
797-802
Remplacé par :
Niképhore Ier

Aide avec box


  • Impératrice Irène
  • Wikipédia : Irène d’Athènes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.