Publié pour la première fois sur NiemanLab dans le cadre de leurs prédictions 2018 pour le journalisme.
« Facebook et Google sont des plates-formes, auquel cas ils doivent gérer leur infrastructure de manière à permettre au journalisme indépendant de prospérer. Ou ils sont des éditeurs, auquel cas ils doivent fournir un soutien financier direct pour le journalisme que leurs plateformes offrent. »
PAR KINSEY WILSON
Avec un bout de chapeau (ou des excuses) à Axios et Mike Allen, qui ont réinventé le bulletin électronique et en ont fait un incontournable
1 Grande chose: La prochaine grande bataille avec les plateformes
Alors que de plus en plus d’agences de presse se tournent vers les abonnements payants pour compenser la baisse des revenus publicitaires numériques, la prochaine grande question à laquelle elles seront confrontées est de savoir qui contrôle le client: les éditeurs ou les plateformes. Plus précisément, qui détermine la tarification, le regroupement et l’exécution des paiements d’abonnement dans un environnement d’actualités agrégé.
Pourquoi c’est important: Selon la façon dont cela se déroule, les plateformes pourraient renforcer les efforts visant à trouver un modèle économique durable pour les nouvelles et l’information numériques. Ou ils pourraient priver les entreprises éditoriales de l’un des derniers points de levier économique restants, à savoir leur relation de confiance avec le lecteur.
À leur actif, Google et Facebook en sont aux premiers stades de la mise à l’essai de la manière dont ils pourraient prendre en charge les modèles d’abonnement des éditeurs.
Alors quel est le problème? Les modèles d’abonnement et d’adhésion numériques doivent encore faire leurs preuves en tant que solution à l’échelle de l’industrie. Une poignée de grands éditeurs (et plusieurs petits éditeurs de niche) ont connu un réel succès. Mais la plupart ont jusqu’à présent eu du mal à générer des revenus significatifs.
Dans un environnement de flux de nouvelles où les lecteurs rencontrent un mélange de contenu gratuit et payant, il y a une vraie question à savoir s’ils seront prêts à s’abonner à une multitude de publications différentes. S’ils ne le font pas, il est presque inévitable que les plateformes incitent les éditeurs à fusionner et regrouper plusieurs titres en un seul forfait d’abonnement cohérent.
Et les éditeurs se retrouveront avec le choix de Hobson: Essayez de générer des abonnements autonomes dans un marché bondé, où seuls quelques-uns prospèrent. Ou cédez au regroupement et confiez aux plateformes leur relation avec le lecteur en échange de parts fractionnaires du prix groupé. Aucun des deux résultats n’est susceptible d’être satisfaisant ou durable.
La collecte de nouvelles indépendante et factuelle est le fondement d’une société informée. En perturbant le modèle économique de l’information, Facebook et Google l’ont fait sans remplacer l’essentiel rassemblement d’informations dont dépend la démocratie. (En effet, à leur grand dam, les plateformes sont devenues ces derniers temps pourvoyeuses d’une quantité alarmante de désinformation.) Dans cet environnement, la question de leur obligation envers les éditeurs de presse, envers le journalisme et envers la société se pose. La solution est assez simple, sinon facile à réaliser.
Soyez intelligents: Facebook et Google sont des plates-formes, auquel cas ils doivent gérer leur infrastructure de manière à permettre au journalisme indépendant de prospérer. Ou ils sont des éditeurs, auquel cas ils doivent fournir un soutien financier direct pour le journalisme que leurs plateformes offrent.
En termes simples, cela signifie soit fournir aux éditeurs des outils pour gérer leur activité sur les plateformes (via des API et la propriété directe du client). Ou cela signifie payer les éditeurs pour leur contenu.
Google a franchi une première étape importante en donnant aux éditeurs le contrôle sur le nombre d’histoires pouvant être consultées gratuitement lorsque les lecteurs cliquent depuis la recherche.
Mais ce n’est que la première étape d’une conversation plus large sur le contrôle du client qui se déroulera dans l’année à venir.
Kinsey Wilson est cadre numérique au New York Times