Kotodama: Le Pouvoir Spirituel des Mots dans la culture japonaise

Lors de ma récente interview avec Sathi, elle a mentionné le kotodama comme l’un des concepts japonais qu’elle a essayé d’intégrer dans sa vie quotidienne. Elle l’a résumé comme suit: « Quand vous dites de bonnes choses, de bonnes choses se produiront. »Cela m’a donné envie d’en savoir plus et de faire d’autres recherches sur ce concept. Voici ce que j’ai trouvé.

Qu’Est-Ce que Kotodama?

Le mot kotodama s’écrit avec les deux caractères kanji suivants : 言霊. Le premier, koto, signifie « parole » ou « parole », et le second, tama, signifie « esprit » ou « âme. »Kotodama peut être traduit grossièrement par « esprit de mot » et fait référence à la croyance que les mots contiennent un pouvoir spirituel.

Fondamentalement, les mots positifs détiennent un pouvoir positif, tandis que les mots négatifs détiennent un pouvoir négatif. Ces pouvoirs peuvent influencer l’environnement d’une personne, les événements qui se produisent et l’esprit. Par conséquent, nous devons faire attention aux mots que nous utilisons car leur pouvoir reviendra sur nous. De plus, ce pouvoir mystique ne réside pas seulement dans les mots eux-mêmes, mais aussi dans la manière et l’intonation dont ils sont dits. Les paroles aimables prononcées avec une intention néfaste porteront une énergie négative. On pense également qu’appeler le nom de quelqu’un à haute voix peut avoir un impact sur cette personne.

Quelles sont les origines de Kotodama ?

Une porte torii ou Shinto

Historiquement, on pense que la croyance kotodama remonte à la période de Nara (710-794). Il apparaît dans le recueil de poèmes Manyoshu, dans lequel l’expression « la terre où kotodama apporte le bonheur » est utilisée pour décrire le Japon.

Ses racines se trouvent dans le shinto, la religion animiste japonaise. Dans le shintoïsme, on croit que non seulement les gens, mais aussi les animaux et tous les objets ont une âme. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les mots aient aussi une âme. Dans les temps anciens, les sorts et les incantations au kami étaient considérés comme porteurs d’un pouvoir divin, surtout s’ils étaient orthographiés d’une certaine manière. Les prêtres shintoïstes ont volontairement évité d’utiliser des mots venant du chinois, estimant que le kotodama ne réside que dans la langue japonaise des origines.

Même de nos jours, le kotodama a été lié au concept de langue japonaise « pure » par opposition aux mots prêtés d’autres langues. Cette croyance a des implications politiques qui ont été particulièrement visibles pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans notre ère actuelle de mondialisation, le kotodama est parfois un argument utilisé par des personnes qui estiment que la langue et la culture japonaises sont menacées par les influences occidentales.

Certaines implications de Kotodama dans la vie quotidienne

La culture japonaise souligne l’importance de l’harmonie entre les personnes, et la règle générale est que les conflits et les discours négatifs doivent être évités autant que possible (du moins en public). Cependant, il existe certaines situations dans lesquelles la croyance en kotodama est très visible.

Le premier est dans les mariages japonais, au cours desquels les invités doivent s’assurer d’éviter tout mot pouvant impliquer une séparation. Par exemple, « couper », « casser », « diviser », « revenir en arrière », « terminer », etc. Le terme « ouverture » est même utilisé pour désigner la fin du mariage! Au Japon, les invités apportent de l’argent en cadeau pour les jeunes mariés et doivent s’assurer que la somme qu’ils donnent n’est pas le double de deux, ce qui peut indiquer que les chiffres, tout comme les mots, ont aussi du pouvoir.

La croyance de kotodama peut être particulièrement ressentie lors des mariages japonais.

Une autre situation pour laquelle il y a des mots tabous est les examens. Les examens d’entrée sont une partie importante de chaque étape de l’éducation des étudiants japonais, et la question est prise très au sérieux. En japonais, échouer à un examen est littéralement dit « tomber à un examen », donc les mots à éviter viennent de ce champ lexical: « tomber », « glisser », « trébucher », etc.

Choisir nos mots

Les mots ont-ils vraiment un pouvoir spirituel et peuvent-ils affecter les événements? Je vous laisserai répondre à cette question selon vos propres croyances personnelles. Cependant, nous ne pouvons nier le pouvoir que les mots peuvent avoir sur les gens qui nous entourent.

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Vous aurez probablement d’accord que négatif parler, potins, et des mots blessants sont moins bonnes que d’encourager, des mots gentils, et des conversations constructives. Comme Sathi l’a mentionné dans son interview, nous sommes les premiers auditeurs de nos propres mots. Peut-être que ce que nous disons nous influence autant que les personnes auxquelles nous disons ces mots.

Nous vivons à une époque où nous pouvons nous exprimer sur Internet et être entendus par un public incroyablement large. L’écrivain Michiru Hasegawa m’a récemment parlé de la responsabilité qu’elle ressentait lors de la rédaction de ses articles. Pourtant, peut-être qu’une telle responsabilité ne devrait pas seulement affecter les écrivains et les médias, mais tous les citoyens. L’ancien concept de kotodama nous rappelle que, sous couvert anonyme ou non, les discours, commentaires, articles, podcasts, vidéos et publications sur les réseaux sociaux ont du pouvoir. Et que nous devrions assumer la responsabilité des mots que nous mettons dans le monde.

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 Amélie Geeraert

Amélie Geeraert

Née en France, je vis au Japon depuis 2011. Je suis curieux de tout, et vivre au Japon m’a permis d’élargir ma vision du monde à travers un large éventail de nouvelles activités, expériences et rencontres. En tant qu’écrivain, ce que j’aime le plus, c’est écouter les histoires personnelles des gens et les partager avec nos lecteurs.

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