Kumbhaka

1. Puraka (inhalation) 2. Kumbhaka (rétention) 3. Rechaka (expiration). Lithographie « ‘contrôle du souffle’ ou Prânayâma » par Jour & Fils d’après une œuvre de Sophie Charlotte Belnos dans La Sundhya ou les Prières quotidiennes des Brahmanes, 1851

La spécialiste du yoga Andrea Jain affirme que si le pranayama dans le yoga moderne en tant qu’exercice consiste à synchroniser la respiration avec les mouvements (entre les asanas), dans des textes anciens comme la Bhagavad Gita et les Yoga Sutras de Patanjali, pranayama signifiait « arrêt complet de la respiration », pour lequel elle cite Bronkhorst 2007. L’état des Yoga Sutras:

actions actions… agir comme des barrières à l’immobilité. … On peut maîtriser ces distractions par… pause après l’entrée ou la sortie de la respiration.

— Yoga Sutras, 1:30-34, traduit par Chip Hartranft

Avec un effort relaxant, le flux d’inhalation et d’expiration peut s’arrêter; c’est ce qu’on appelle la régulation de la respiration.

— Yoga Sutras, 2:49, traduit par Chip Hartranft

Selon l’érudit-praticien du yoga Theos Bernard, le but ultime du pranayama est la suspension de la respiration, « provoquant l’évanouissement de l’esprit ». Swami Yogananda écrit: « La véritable signification du Pranayama, selon Patanjali, le fondateur de la philosophie du Yoga, est l’arrêt progressif de la respiration, l’arrêt de l’inhalation et de l’expiration ».

Les spécialistes du yoga James Mallinson et Mark Singleton écrivent que la « rétention de la respiration pure » (sans inhalation ni expiration) est la pratique ultime du pranayama dans les textes ultérieurs du hatha yoga. Ils donnent comme exemple le récit dans le Dattātreyayogaśāstra du XIIIe siècle de kevala kumbhaka (rétention de la respiration non accompagnée de la respiration). Ils notent qu’il s’agit de « la seule technique avancée » de contrôle de la respiration dans ce texte, indiquant que la respiration peut être maintenue « aussi longtemps que l’on le souhaite ». Le Dattātreyayogaśāstra stipule que kevala kumbhaka donne des pouvoirs magiques, permettant au pratiquant de faire n’importe quoi:

Une fois que la rétention respiratoire non accompagnée, exempte d’expiration et d’inhalation, est maîtrisée, il n’y a rien dans les trois mondes qui soit inaccessible.

Le Hatha Yoga Pradipika du 15ème siècle déclare que les kumbhakas forcent le souffle dans le canal sushumna central (permettant à la kundalini de s’élever et de provoquer la libération).

Le 18ème siècle Gheranda Samhita déclare que la mort est impossible lorsque le souffle est retenu dans le corps.

Mallinson et Singleton notent que sahita kumbhaka, l’état intermédiaire qui est toujours accompagné (le sens de sahita) par la respiration, a été décrit en détail. Ils écrivent que le Goraksha Sataka décrit quatre sahita kumbhakas, et que le Hatha Yoga Pradipika en décrit quatre autres. Ils soulignent, cependant, que ces supposés kumbhakas diffèrent dans leurs styles de respiration, donnant l’exemple du bruit de bourdonnement fait en respirant dans le bhramari.

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