Le Programme Shelby White et Leon Levy pour les Publications Archéologiques

Jebel (var. Gebel) Barkal, appelée « Montagne Pure » par les Égyptiens, est une butte isolée sur la rive droite (nord) du Nil sur le bord SUD-ouest de l’actuelle Karima, au Soudan, à 354 km au nord-ouest de Khartoum. Située juste en dessous de la Quatrième Cataracte, la colline marquait la limite supérieure de la colonisation pharaonique sur le Nil après la conquête de la Nubie par l’Égypte (Kush) vers 1500 avant notre ère. Ici, les Égyptiens fondèrent une ville frontalière appelée Napata et un sanctuaire pour leur dieu d’État qui allait devenir le plus important de Nubie. Les Égyptiens croyaient que la colline était la résidence d’une forme primitive d’Amon de Karnak à Thèbes, 1260 km en aval. Dans leur esprit, la montagne était à la fois un site de création et une source redécouverte de la royauté égyptienne. Ce « fait » était visiblement « prouvé » par le sommet de la montagne, haut de 75 m, sous la forme naturelle duquel ils percevaient, entre autres, un urée royal colossal portant la Couronne blanche. Au cours du Nouvel Empire, les pharaons ont apparemment utilisé cette caractéristique comme preuve pour prouver aux Nubiens que le dieu de la montagne, depuis le début des temps, les avait destinés, ses « fils corporels », à régner sur Kush dans le cadre de la Haute-Égypte. Plus tard, après la désunification de l’Égypte, une lignée de dirigeants kouchites indigènes a émergé ici (env. 750 av.J.-C.), qui ont ravivé cette tradition et affirmé leur propre revendication, en tant que nouveaux « fils » du dieu, de gouverner la « Haute-Égypte » – et finalement toute l’Égypte – comme sa 25e dynastie. Un siècle plus tard, après l’expulsion assyrienne des rois koushites d’Égypte, leurs successeurs au Soudan, pendant près d’un autre millénaire, ont continué à attribuer leur royauté à Amon du Djebel Barkal et à faire de ce site celui de leurs principaux couronnements et sépultures royales.
Le sanctuaire de Jebel Barkal (c’est–à-dire la partie travaillée par Reisner et poursuivie par l’équipe dirigée par le Dr Timothy Kendall, directeur de ce projet de publication) comprend un nombre remarquable de bâtiments – 12 temples, 4 kiosques, 3 palais – datant du Nouvel Empire égyptien (env. 1450 avant notre ère) à la Fin de la Période méroïtique (env. fin du premier siècle de notre ère). La publication fournira une publication complète de chacun, avec des chapitres sur la géologie, l’histoire, la signification religieuse et politique du site.

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Jebel Barkal et son sommet tel qu’on le voit aujourd’hui à travers la salle hypostyle en ruine du Grand Temple d’Amon (B 500).
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( À gauche) Le pinacle du Djebel Barkal vu du nord-est (c’est-à-dire en amont, en regardant en aval); (à droite) Djebel Barkal, sous le même angle, comme illustré à Abou Simbel, le montrant comme une montagne occupée par Amon de Karnak et le sommet comme un urée royal colossal portant la Couronne blanche.
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Le sanctuaire de Jebel Barkal Amon dans son état actuel, photographié par drone, 2018.
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Le sanctuaire de Jebel Barkal Amon, tel qu’il est peut-être apparu au premier siècle de notre ère, tel que restauré en images de synthèse (modèles de Geoffrey Kornfeld et Nadejda Reshetnikova, Learning Sites, Inc.)

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