Louis X de France

Armoiries

Louis fut roi de Navarre pendant onze ans et roi de France pendant moins de deux ans. Son règne est dominé par des querelles incessantes avec les factions nobles du royaume et par des réformes majeures destinées à augmenter les revenus royaux, telles que la libération des serfs français et la réadmission des Juifs.

En 1315, Louis X publie un décret proclamant que  » la France signifie la liberté  » et que tout esclave posant le pied sur le sol français doit être libéré. Cela a incité les gouvernements ultérieurs à circonscrire l’esclavage dans les colonies d’outre-mer. Ses Ordonnances du Roi de France, V, p. 1311 déclaraient que  » dès qu’un esclave respire l’air de la France, il respire la liberté  »

Ligues régionales

À la fin du règne de Philippe IV, l’opposition aux réformes fiscales se développait. Avec la mort de Philippe et l’accession de Louis, cette opposition s’est rapidement développée en révolte plus ouverte, certains auteurs citant la jeunesse relative de Louis comme l’une des raisons du moment des rébellions. Des ligues de nobles régionaux ont commencé à se former dans tout le pays, exigeant des changements. Charles de Valois profite de ce mouvement pour se retourner contre son vieil ennemi, Enguerrand de Marigny, ancien ministre et chambellan de Philippe IV, et convainc Louis de porter plainte contre lui pour corruption. Lorsque ceux-ci échouèrent, Charles convainquit Louis de porter des accusations de sorcellerie contre lui, ce qui s’avéra plus efficace et conduisit à l’exécution de de Marigny à Vincennes en avril 1315. D’autres anciens ministres ont également été poursuivis. Ceci, combiné à l’arrêt des réformes de Philippe, à la publication de nombreuses chartes de droits et au retour à un régime plus traditionnel, a largement apaisé les ligues régionales.

Réadmission des Juifs et réforme du servemodifier

Louis reçoit un diplôme des Juifs, qu’il réadmis en France à des conditions strictes. Peinture réalisée au 14ème siècle.

Concrètement, Louis X abolit effectivement l’esclavage au sein du Royaume de France en 1315. Louis continua cependant à avoir besoin de revenus et envisagea une réforme du servage français comme moyen d’y parvenir. Arguant que tous les hommes naissent libres, Louis déclare en 1315 que les serfs français seront donc libérés, bien que chaque serf devra acheter sa liberté. Un corps de commissaires a été créé pour entreprendre la réforme, établissant le peculium, ou la valeur, de chaque serf. Pour les serfs appartenant directement au Roi, tout le péculium serait reçu par la Couronne; pour les serfs appartenant à des sujets du Roi, le montant serait divisé entre la Couronne et le propriétaire. En l’occurrence, tous les serfs n’étaient pas prêts à payer de cette manière et, en temps voulu, Louis déclara que les biens de ces serfs seraient de toute façon saisis, le produit servant à payer la guerre en Flandre.

Louis est également responsable d’un changement clé de politique envers les Juifs. En 1306, son père, Philippe IV, avait expulsé la minorité juive de toute la France, un événement « bouleversant » pour la plupart de ces communautés. Louis commença à reconsidérer cette politique, motivé par les revenus supplémentaires qui pourraient être à la disposition de la Couronne si les Juifs étaient autorisés à revenir. En conséquence, Louis a publié une charte en 1315, réadmettant les Juifs sous diverses conditions. Les Juifs ne seraient admis en France que pendant douze ans, après quoi l’accord pourrait être résilié; Les Juifs devaient porter un brassard en tout temps; Les Juifs ne pouvaient vivre que dans les zones où il y avait déjà eu des communautés juives; Les Juifs devaient initialement être interdits d’usure. C’était la première fois que les Juifs français étaient couverts par une telle charte, et Louis prit soin de justifier sa décision en se référant à la politique de son ancêtre Saint Louis IX, à la position du pape Clément V et à un argument selon lequel le peuple de France avait exigé le retour des Juifs. Le résultat fut une communauté juive très affaiblie qui dépendait directement du roi pour son droit de demeure et de protection.

Défi des Flandersmodifier

Louis fait campagne en Flandre, où il cherche une solution militaire au problème actuel de la province française  » immensément riche  » et quasi autonome. Peinture vers le 15ème siècle.

Louis X poursuivit les efforts de son prédécesseur pour parvenir à une solution militaire au problème épineux de la Flandre. Le comte de Flandre gouvernait un « État immensément riche » qui jouissait d’une existence largement autonome en marge du royaume français; Les rois de France prétendaient exercer la suzeraineté sur la Flandre, mais jusqu’ici avec peu de succès. Philippe IV avait tenté d’affirmer la suzeraineté royale, mais son armée, dirigée par Robert II d’Artois, avait été défaite à Courtrai en 1302 ; malgré une victoire française ultérieure à la bataille de Mons-en-Pévèle, les relations restaient tendues et instables.

Louis mobilise une armée le long de la frontière flamande, mais la position française devient rapidement tendue par les exigences du maintien d’un pied de guerre. Louis avait interdit l’exportation de céréales et d’autres matières vers la Flandre en 1315. Cela s’avéra difficile à appliquer, et le roi dut faire pression sur les officiers de l’Église dans les pays frontaliers, ainsi que sur Édouard II d’Angleterre, pour qu’ils soutiennent ses efforts pour empêcher les navires marchands espagnols de commercer avec les Flamands sous embargo. Un résultat involontaire de l’embargo a été l’augmentation des activités de contrebande qui ont réduit l’avantage (et par conséquent le montant) du commerce conformément aux restrictions royales dans la région frontalière. Louis a également été contraint de réquisitionner directement de la nourriture pour ses forces, ce qui a entraîné une série de plaintes de la part des seigneurs locaux et de l’Église.

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