- Conquête normandemodifier
- Royaume normandmodifier
- Royaume de Hohenstaufenmodifier
- Sicile angevinemodifier
- Royaume insulaire de Sicile sous la Couronne d’Aragon et d’Espagnemodifier
- Malte sous les chevaliers
- Après la Guerre de Succession d’Espagne (règne de la Savoie et des Habsbourg) Modifier
- Les deux royaumes sous la maison de Bourbon d’Espagnemodifier
- Unification avec le royaume d’Italiemodifier
Conquête normandemodifier
Au 11ème siècle, les puissances lombardes et byzantines du sud du continent engageaient des mercenaires normands, descendants de Français et de Vikings; ce sont les Normands sous Roger Ier qui ont conquis la Sicile, la prenant aux Musulmans arabes. Après avoir pris les Pouilles et la Calabre, Roger occupa Messine avec une armée de 700 chevaliers. En 1068, Roger Ier de Sicile et ses hommes ont vaincu les musulmans à Misilmeri, mais la bataille la plus cruciale a été le siège de Palerme, qui a conduit la Sicile à être complètement sous contrôle normand en 1091.
Royaume normandmodifier
Le Royaume normand a été créé le jour de Noël 1130 par Roger II de Sicile, avec l’accord du pape Innocent II. Roger II a uni les terres qu’il avait héritées de son père, Roger Ier de Sicile. Ces régions comprenaient l’archipel maltais, conquis aux Arabes des Émirats de Sicile; le Duché d’Apulie et le Comté de Sicile, qui avaient appartenu à son cousin Guillaume II, duc d’Apulie, jusqu’à la mort de Guillaume en 1127; et les autres vassaux normands. Roger déclare son soutien à l’Antipape Anaclet II, qui l’intronise roi de Sicile le jour de Noël 1130.
En 1136, le rival d’Anaclet, le pape Innocent II, convainc Lothaire III, empereur du Saint-Empire romain germanique d’attaquer le Royaume de Sicile avec l’aide de l’empereur byzantin Jean II Comnène. Deux armées principales, l’une dirigée par Lothaire, l’autre par le duc de Bavière Henri le Fier, envahissent la Sicile. Sur le fleuve Tronto, Guillaume de Loritello se rendit à Lothaire et lui ouvrit les portes de Termoli. Cela a été suivi par le comte Hugues II de Molise. Les deux armées sont unies à Bari, d’où elles poursuivent leur campagne en 1137. Roger proposa de donner Apulie comme fief à l’Empire, ce que Lothaire refusa après avoir été soumis à la pression d’Innocent. À la même période, l’armée de Lothaire se révolte.
Lothaire, qui espérait la conquête complète de la Sicile, céda alors Capoue et les Pouilles du Royaume de Sicile aux ennemis de Roger. Innocent a protesté, affirmant que les Pouilles relevaient des revendications papales. Lothaire tourne vers le nord, mais meurt en traversant les Alpes le 4 décembre 1137. Au Deuxième Concile du Latran en avril 1139, Innocent excommunie Roger pour avoir maintenu une attitude schismatique. Le 22 mars 1139, à Galluccio, le fils de Roger, Roger III, duc d’Apulie, tend une embuscade aux troupes papales avec un millier de chevaliers et capture le pape. Le 25 mars 1139, Innocent est contraint de reconnaître la royauté et les possessions de Roger par le traité de Mignano.
Roger passa la majeure partie de la décennie, commençant par son couronnement et se terminant par les Assises d’Ariano, promulguant une série de lois avec lesquelles Roger entendait centraliser le gouvernement. Il a également repoussé plusieurs invasions et réprimé les rébellions de ses principaux vassaux: Grimoald de Bari, Robert II de Capoue, Ranulf d’Alife, Serge VII de Naples et d’autres.
C’est par l’intermédiaire de son amiral Georges d’Antioche que Roger conquiert alors le littoral de l’Ifriqiya des Zirides, prenant le titre officieux de » Roi d’Afrique » et marquant la fondation du Royaume normand d’Afrique. Au même moment, la flotte de Roger a également attaqué l’Empire byzantin, faisant de la Sicile une puissance maritime de premier plan en mer Méditerranée pendant près d’un siècle.
Le fils et successeur de Roger était Guillaume Ier de Sicile, connu sous le nom de « Guillaume le Mauvais », bien que son surnom provienne principalement de son manque de popularité auprès des chroniqueurs, qui soutenaient les révoltes baronniales réprimées par Guillaume. Au milieu des années 1150, Guillaume perd la majorité de ses possessions africaines à la suite d’une série de révoltes de seigneurs locaux d’Afrique du Nord. Puis, en 1160, la dernière place forte africaine normande de Mahdia fut prise par les Almohades. Son règne se termine en paix en 1166. Son fils aîné Roger avait été tué lors de révoltes précédentes, et son fils, Guillaume II, était mineur. Jusqu’à la fin de la régence du garçon par sa mère Marguerite de Navarre en 1172, les troubles dans le royaume ont failli faire tomber la famille régnante. On se souvient du règne de Guillaume II comme de deux décennies de paix et de prospérité presque continues. Pour cela plus que tout, il est surnommé « le Bon ». Cependant, il n’avait aucun problème, quel événement a marqué une crise de succession: sa tante Constance, seule héritière du trône en tant que fille de Roger II, a longtemps été confinée dans un monastère en tant que religieuse, son mariage étant hors de toute considération en raison d’une prédiction selon laquelle « son mariage détruirait la Sicile » jusqu’en 1184, date à laquelle elle a été fiancée à Henri fils aîné de Frédéric Ier, Empereur du Saint-Empire romain germanique et futur Henri VI, empereur du Saint-Empire romain germanique. Guillaume nomma Constance et Henri héritiers du trône et fit prêter serment aux nobles, mais les fonctionnaires ne voulaient pas être gouvernés par un Allemand, de sorte que la mort de Guillaume en 1189 entraîna le déclin du royaume.
Avec le soutien des fonctionnaires, Tancrède de Lecce s’empare du trône. Il doit faire face à la révolte de son cousin éloigné Roger d’Andria, un ancien prétendant qui soutenait Henri et Constance mais fut trompé à l’exécution en 1190, et à l’invasion du roi Henri d’Allemagne et empereur du Saint-Empire romain germanique depuis 1191 au nom de sa femme la même année. Henri dut battre en retraite après l’échec de son attaque, l’impératrice Constance étant capturée et libérée seulement sous la pression du pape. Tancrède mourut en 1194, et Constance et Henri l’emportèrent et le royaume tomba en 1194 à la Maison de Hohenstaufen. Guillaume III de Sicile, le jeune fils de Tancrède, fut déposé, et Henri et Constance furent couronnés roi et reine. Par Constance, le sang de Hauteville fut transmis à Frédéric II, empereur du Saint-Empire romain germanique.
Royaume de Hohenstaufenmodifier
L’accession de Frédéric en 1197, un enfant qui deviendra également l’empereur du Saint-Empire romain germanique Frédéric II en 1220, affecta grandement l’avenir immédiat de la Sicile. Pour une terre si habituée à une autorité royale centralisée, le jeune âge du roi a provoqué un grave vide de pouvoir. Son oncle Philippe de Souabe s’attache à assurer l’héritage de Frédéric en nommant Markward von Anweiler, margrave d’Ancône, régent en 1198. Pendant ce temps, le pape Innocent III avait réaffirmé l’autorité papale en Sicile, mais reconnu les droits de Frédéric. Le pape devait voir le pouvoir pontifical diminuer régulièrement au cours de la décennie suivante et ne savait pas de quel côté revenir à de nombreux moments.
L’emprise des Hohenstaufen sur le pouvoir n’était cependant pas assurée. Walter III de Brienne avait épousé la fille de Tancrède de Sicile. Elle était la sœur et l’héritière du roi déchu Guillaume III de Sicile. En 1201, Guillaume décide de revendiquer le royaume. En 1202, une armée dirigée par le chancelier Walter de Palearia et Dipold de Vohburg fut vaincue par Walter III de Brienne. Markward fut tué et Frédéric tomba sous le contrôle de Guillaume de Capparone, un allié des Pisans. Dipold continua la guerre contre Walter sur le continent jusqu’à la mort du requérant en 1205. Dipold a finalement arraché Frédéric de Capparone en 1206 et l’a remis à la tutelle du chancelier, Walter de Palearia. Walter et Dipold se sont ensuite disputés et ce dernier s’est emparé du palais royal, où il a été assiégé et capturé par Walter en 1207. Après une décennie, les guerres pour la régence et le trône lui-même avaient cessé.
La réforme des lois a commencé avec les Assises d’Ariano en 1140 par Roger II. Frédéric poursuivit la réforme avec les Assises de Capoue (1220) et la promulgation des Constitutions de Melfi (1231, également connues sous le nom de Liber Augustalis), un recueil de lois pour son royaume remarquable pour son époque. Les Constitutions de Melfi ont été créées afin d’établir un État centralisé. Par exemple, les citoyens n’étaient pas autorisés à porter des armes ou des armures en public à moins qu’ils ne soient sous commandement royal. En conséquence, les rébellions ont été réduites. Les Constitutions ont fait du Royaume de Sicile une monarchie absolue, le premier État centralisé d’Europe à sortir de la féodalité; il a également créé un précédent pour la primauté du droit écrit. Avec des modifications relativement faibles, le Liber Augustalis est resté la base du droit sicilien jusqu’en 1819. Pendant cette période, il a également construit le Castel del Monte, et en 1224, il a fondé l’Université de Naples, maintenant appelée Università Federico II. Il est resté le seul athénée du sud de l’Italie pendant des siècles.
Après la mort de Frédéric, le Royaume est gouverné par Henri VII d’Allemagne et Conrad IV d’Allemagne. Le prochain héritier légitime était Conrad II, qui était trop jeune à l’époque pour régner. Manfred de Sicile, le fils illégitime de Frédéric, prit le pouvoir et dirigea le royaume pendant quinze ans tandis que d’autres héritiers Hohenstaufen régnaient sur diverses régions d’Allemagne. Après de longues guerres contre les États pontificaux, le Royaume a réussi à défendre ses possessions, mais la Papauté a déclaré le Royaume échu à cause de la déloyauté des Hohenstaufen. Sous ce prétexte, il conclut un accord avec Louis IX, roi de France. Le frère de Louis, Charles d’Anjou, deviendra roi de Sicile. En échange, Charles reconnut la suzeraineté du Pape dans le Royaume, paya une partie de la dette papale et accepta de payer un tribut annuel aux États pontificaux. La domination des Hohenstaufen en Sicile prit fin après l’invasion angevine de 1266 et la mort de Conradin, le dernier héritier mâle des Hohenstaufen, en 1268.
Sicile angevinemodifier
En 1266, le conflit entre la maison de Hohenstaufen et la Papauté conduit à la conquête de la Sicile par Charles Ier, duc d’Anjou. Avec l’usurpation du trône sicilien de Conradin par Manfred de Sicile en 1258, les relations entre la Papauté et les Hohenstaufen avaient à nouveau changé. Au lieu du garçon Conradin, séquestré en toute sécurité à travers les Alpes, la Papauté fait maintenant face à un chef militaire compétent qui avait grandement soutenu la cause gibeline à la bataille de Montaperti en 1260. En conséquence, lorsque les négociations échouent avec Manfred en 1262, le pape Urbain IV reprend le projet de dissocier les Hohenstaufen du royaume et offre à nouveau la couronne à Charles d’Anjou. Avec le soutien du Pape et des Guelfes, Charles descendit en Italie et vainquit Manfred à la bataille de Bénévent en 1266 et en 1268 Conradin à la bataille de Taglicozzo.
L’opposition à l’administration et à la fiscalité françaises combinée à l’incitation à la rébellion d’agents de la Couronne d’Aragon et de l’Empire byzantin a conduit à l’insurrection réussie des Vêpres siciliennes, suivie de l’invitation et de l’intervention du roi Pierre III d’Aragon en 1282. La Guerre des Vêpres siciliennes qui en a résulté a duré jusqu’à la paix de Caltabellotta en 1302, divisant l’ancien Royaume de Sicile en deux. L’île de Sicile, appelée « Royaume de Sicile au-delà du Phare » ou Royaume de Trinacrie, est allée à Frédéric III de la maison d’Aragon, qui l’avait gouvernée. Les territoires péninsulaires (le Mezzogiorno), appelé à l’époque Royaume de Sicile mais appelé Royaume de Naples par érudition moderne, sont allés à Charles II de la maison d’Anjou, qui l’avait également gouverné. Ainsi, la paix était la reconnaissance formelle d’un statu quo difficile. La division du royaume devient permanente en 1372, avec le traité de Villeneuve. Bien que le roi d’Espagne ait pu s’emparer des deux couronnes au XVIe siècle, les administrations des deux moitiés du Royaume de Sicile sont restées séparées jusqu’en 1816, date à laquelle elles ont été réunies dans le Royaume des Deux-Siciles.
Royaume insulaire de Sicile sous la Couronne d’Aragon et d’Espagnemodifier
La Sicile a été gouvernée comme un royaume indépendant par des parents ou une branche cadette de la maison d’Aragon jusqu’en 1409 et de là dans le cadre de la Couronne d’Aragon. Le royaume de Naples a été gouverné par le souverain angevin René d’Anjou jusqu’à ce que les deux trônes soient réunis par Alphonse V d’Aragon, après le siège réussi de Naples et la défaite de René le 6 juin 1443. Finalement, Alphonse d’Aragon a divisé les deux royaumes pendant son règne. Il donna la domination de Naples à son fils illégitime Ferdinand Ier de Naples, qui régna de 1458 à 1494, et le reste de la Couronne d’Aragon et de Sicile à son frère Jean II d’Aragon. De 1494 à 1503, les rois de France successifs Charles VIII et Louis XII, héritiers des Angevins, tentent de conquérir Naples (voir Guerres d’Italie) mais échouent. Finalement, le Royaume de Naples fut réuni à la Couronne d’Aragon. Les titres ont été détenus par les rois aragonais de la Couronne d’Aragon et du Royaume d’Espagne jusqu’à la fin de la branche espagnole de la Maison de Habsbourg en 1700.
Malte sous les chevaliers
En 1530, dans le but de protéger Rome de l’invasion ottomane par le sud, Charles Quint, Empereur du Saint-Empire romain Germanique, en tant que Charles Ier d’Espagne, donna les îles de Malte et de Gozo aux Chevaliers Hospitaliers en fief perpétuel, en échange d’une redevance annuelle de deux faucons maltais, qu’ils devaient envoyer le Jour de Toutes les Âmes au Vice-Roi de Sicile. Les îles maltaises faisaient partie du Comté, puis du Royaume de Sicile, depuis 1091. La relation féodale entre Malte et le Royaume de Sicile s’est poursuivie tout au long du règne des Chevaliers, jusqu’à l’occupation française de Malte en 1798.
L’occupation n’est pas reconnue et Malte fait de jure partie du Royaume de Sicile de 1798 à 1814. Après la rébellion maltaise contre les Français, Malte était sous protection britannique jusqu’à ce qu’elle devienne une colonie de la Couronne britannique en 1813. Cela a été officiellement reconnu par le traité de Paris de 1814, qui a marqué la fin des 700 ans de relation de Malte avec la Sicile.
Après la Guerre de Succession d’Espagne (règne de la Savoie et des Habsbourg) Modifier
De 1713 à 1720, le Royaume de Sicile fut brièvement gouverné par la Maison de Savoie, qui l’avait reçu par les termes du Traité d’Utrecht, qui mit fin à la Guerre de Succession d’Espagne. Le royaume était une récompense pour les Savoyards, qui furent ainsi élevés au rang royal. Le nouveau roi, Victor-Amédée II, se rendit en Sicile en 1713 et resta un an avant de retourner dans sa capitale continentale, Turin, où son fils le prince de Piémont avait agi en tant que régent. En Espagne, les résultats de la guerre n’avaient pas été vraiment acceptés, et la guerre de la Quadruple Alliance en était le résultat. La Sicile a été occupée par l’Espagne en 1718. Quand il devint évident que la Savoie n’avait pas la force de défendre un pays aussi éloigné que la Sicile, l’Autriche intervint et échangea son Royaume de Sardaigne contre la Sicile. Victor Amadeus protesta contre cet échange, la Sicile étant un pays riche de plus d’un million d’habitants et la Sardaigne un pays pauvre de quelques centaines de milliers, mais il ne put résister à ses « alliés ». L’Espagne fut finalement vaincue en 1720, et le traité de La Haye ratifia le changement. La Sicile appartenait aux Habsbourg autrichiens, qui régnaient déjà sur Naples. Victor Amadeus, pour sa part, a continué à protester pendant trois ans et ce n’est qu’en 1723 qu’il a décidé de reconnaître l’échange et de renoncer à utiliser le titre royal sicilien et ses titres subsidiaires (comme le roi de Chypre et de Jérusalem).
Les deux royaumes sous la maison de Bourbon d’Espagnemodifier
En 1734, Naples fut reconquise par le roi Philippe V d’Espagne, un Bourbon, qui installa son fils cadet, le duc Charles de Parme, comme roi Charles VII de Naples, créant une branche cadette de la maison de Bourbon. S’ajoutant à ses possessions napolitaines, il devint également roi de Sicile sous le nom de Charles Quint de Sicile l’année suivante après que l’Autriche eut abandonné la Sicile et ses prétentions à Naples en échange du duché de Parme et du Grand-Duché de Toscane. Ce changement de mains ouvre une période de prospérité économique et de réformes sociales et politiques, avec de nombreux projets publics et initiatives culturelles directement lancés ou inspirés par le roi. Il reste roi de Sicile jusqu’à son accession au trône d’Espagne en 1759, les traités avec l’Autriche interdisant une union des domaines italiens avec la couronne d’Espagne.
Charles abdique en faveur de Ferdinand, son troisième fils, qui accède aux trônes aux noms de Ferdinand IV de Naples et III de Sicile. Encore mineur, Ferdinand a grandi parmi les plaisirs et les loisirs tandis que le pouvoir réel était détenu en toute sécurité par Bernardo Tanucci, le président du conseil de régence. Au cours de cette période, la majeure partie du processus de réforme initié par Charles s’est arrêtée, le roi étant pour la plupart absent ou désintéressé des questions d’État et de la direction politique dirigée par la reine Maria Carolina et les premiers ministres Tanucci (jusqu’en 1777) et John Acton. Ce dernier réussit à détacher Naples et la Sicile de l’influence de l’Espagne et de l’Autriche et à les rapprocher de la Grande-Bretagne, alors représentée par l’ambassadeur William Hamilton. C’est la période du Grand Tour, et la Sicile avec ses nombreuses attractions naturelles et historiques est visitée par une vingtaine d’intellectuels de toute l’Europe qui, d’un côté, apportent à l’île les vents des Lumières, et de l’autre, répandront la renommée de sa beauté sur le continent.
En 1799, Napoléon conquiert Naples, forçant le roi Ferdinand et la cour à fuir en Sicile sous la protection de la flotte britannique sous le commandement d’Horatio Nelson. Alors que Naples a été formée en République parthénopéenne avec le soutien de la France et plus tard à nouveau un royaume sous la protection et l’influence françaises, la Sicile est devenue la base d’opération britannique en Méditerranée dans la longue lutte contre Napoléon. Sous la direction britannique, en particulier de Lord William Bentinck qui commandait les troupes britanniques en Sicile, la Sicile a tenté de moderniser son appareil constitutionnel, forçant le roi à ratifier une Constitution moulée sur le système britannique. L’île était sous occupation britannique de 1806 à 1814. La principale caractéristique du nouveau système était la formation d’un parlement à deux chambres (au lieu des trois du parlement existant). La formation du parlement a mis fin à la féodalité dans le Royaume.
Après la défaite de Napoléon en 1815, Ferdinand abroge toutes les réformes et efface même le Royaume de Sicile de la carte (après une histoire de 800 ans) en créant le tout nouveau Royaume des Deux-Siciles avec Naples pour capitale en 1816. Le peuple sicilien s’est rebellé devant cette violation de ses statuts séculaires (que chaque roi, y compris Ferdinand, avait juré de respecter) mais a été vaincu par les forces napolitaines et autrichiennes en 1820. En 1848-49, une autre révolution d’indépendance sicilienne a eu lieu, qui a été réprimée par le nouveau roi Ferdinand II des Deux-Siciles, qui a été surnommé Re Bomba après son bombardement de 5 jours de Messine. L’hostilité accrue des peuples et des élites siciliennes envers Naples et la dynastie des Bourbons a créé un équilibre très instable, maintenu sous contrôle uniquement par un État policier de plus en plus oppressif, des exécutions politiques et des exilés.
Unification avec le royaume d’Italiemodifier
Le 4 avril 1860, la dernière révolte contre le régime des Bourbons éclate. Giuseppe Garibaldi, financé et dirigé par le premier ministre piémontais Cavour, a aidé la révolte avec ses forces, lançant la soi-disant Expédition des Mille. Il arrive à Marsala le 11 mai 1860 avec ca. 1 000 chemises rouges. Garibaldi a annoncé qu’il assumait la dictature sur la Sicile au nom du roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne. Le 15 mai, les Chemises Rouges combattirent la bataille de Calatafimi et en quelques semaines, Palerme fut libérée des troupes du général Lanza, qui même supérieures en nombre, se retirèrent inexplicablement. François II des Deux-Siciles a tenté de reprendre le contrôle du Royaume. Le 25 juin 1860, il rétablit la constitution du Royaume, adopte le drapeau tricolore italien comme drapeau national et promet des institutions spéciales pour le Royaume.
Le 21 octobre 1860, un plébiscite concernant l’unification avec l’Italie est organisé. Le résultat du référendum était de 432 053 (99%) pour et seulement 667 en opposition à l’unification. Avec trois armées distinctes qui combattaient encore dans le Royaume, ce résultat était loin d’être une représentation exacte de l’opinion publique. Des incohérences substantielles ainsi que l’absence de scrutin secret compliquent encore l’interprétation du référendum, que Dennis Mack Smith décrit comme étant « manifestement truqué ». La plupart des Siciliens considéraient l’unification comme l’acceptation de la Maison de Savoie, à laquelle appartenait Victor-Emmanuel II, le premier roi d’Italie.