Télégramme Kruger

Le 31 décembre 1895, le Kaiser réagit furieusement, approuvant la décision d’ordonner à un groupe de débarquement de 50 marines de se rendre à Pretoria pour y protéger les Allemands et d’envoyer un croiseur dans la baie de Delagoa. Lors d’une réunion le 1er janvier 1896, son comportement envers son propre ministre de la Guerre était si violent que ce dernier avait du mal à se retenir de  » tirer des épées  » et doutait que le Kaiser était « tout à fait normal » mentalement. Le 2 janvier, le Kaiser écrit au tsar Nicolas II de Russie pour poursuivre l’idée d’une ligue continentale contre la Grande-Bretagne.

Le 3 janvier, le Kaiser a rencontré les principaux représentants militaires et gouvernementaux et le ministre des Affaires étrangères Adolf Marschall von Bieberstein a accepté l’idée d’un télégramme comme compromis sur les propositions plus extrêmes du Kaiser telles que la déclaration du Transvaal comme protectorat allemand et l’envoi de troupes là-bas. Le libellé du télégramme a été atténué après que le chancelier a menacé de démissionner et que la version finale a été lue:

Je vous adresse mes sincères félicitations pour que vous et votre peuple, sans faire appel à l’aide de puissances amies, ayez réussi, par votre propre action énergique contre les bandes armées qui ont envahi votre pays en tant que perturbateurs de la paix, à rétablir la paix et à maintenir l’indépendance du pays contre les attaques venues de l’extérieur.

Dans ses Mémoires, le Kaiser affirmait que le télégramme Kruger avait été composé par Marschall. Selon le Kaiser:

Je me suis opposé à cela et j’ai été soutenu par l’amiral Hollmann. Au début, le chancelier impérial est resté passif dans le débat. Étant donné que je savais à quel point Freiherr Marschall et le Foreign Office ignoraient la psychologie nationale anglaise, je cherchai à faire comprendre à Freiherr Marschall les conséquences qu’une telle démarche aurait chez les Anglais ; en cela, de même, l’amiral Hollmann me seconda. Mais Marschall ne devait pas être dissuadé.

Puis, enfin, le chancelier impérial prit la main. Il re

Puis j’ai essayé à nouveau de dissuader les ministres de leur projet; mais le chancelier impérial et Marschall ont insisté pour que je signe, réitérant qu’ils seraient responsables des conséquences. Il m’a semblé que je ne devais pas refuser après leur présentation de l’affaire. J’ai signé.

Le Kaiser a également affirmé qu’il y avait une proposition russo-française ultérieure de guerre contre l’Angleterre.

En février 1900, … J’ai reçu des nouvelles par télégraphe…que la Russie et la France avaient proposé à l’Allemagne de lancer une attaque conjointe contre l’Angleterre, maintenant qu’elle était impliquée ailleurs, et de paralyser son trafic maritime. Je me suis opposé et j’ai ordonné que la proposition soit refusée.Puisque j’ai supposé que Paris et Saint-Pétersbourg présenteraient la question à Londres de manière à faire croire que Berlin leur avait fait cette proposition à tous les deux, j’ai immédiatement télégraphié d’Heligoland à la reine Victoria et au Prince de Galles (Édouard) les faits de la proposition russo-française, et son refus de ma part. La Reine répondit en remerciant chaleureusement le prince de Galles avec une expression d’étonnement.

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